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Carnet de bord d'un marin pêcheur

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Carnet de bord d'un marin pêcheur
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9 décembre 2007

El radar!

La veille Radar, donc. On entre ici de plein pied dans le quart de nuit. Le patron prend le quart toute la journée et une rotation se fait dans l’équipage pour assurer les quarts de 4h qui découpent la nuit. La veille se fait beaucoup au radar, en ce qui concerne la prévention des abordages de nuit ou mauvais temps. Si l’installation est récente, c’est le grand luxe : le radar se règle quasiment seul, lance les alarmes en cas de danger et il suffit de « ploter » (se verrouiller sur) un écho radar pour avoir l’identité, la destination et les trajectoires du navire correspondant. Ce qui permet d’obtenir l’attention du navire à contacter beaucoup plus facilement et, le cas échéant, une bordée d’insultes personnellement attribuée est toujours plus satisfaisante. Seulement, beaucoup d’anciennes installations tournent toujours. On passera sur les antennes défectueuses à cause desquelles on passera la tête dehors pour vérifier qu’il ne neige pas. On passera aussi sur celles qui ont joué sur leur fixations et se retrouvent penchées. J’ai vu un radar afficher un immense spot devant soi et de petits spots très mobiles derrière. Ce n’était pas une attaque d’extra-terrestres, simplement le radar qui avait pris de l’angle sur le nez et affichait les mouettes derrière et la surface de la mer devant. La méthode d’analyse et d’intervention sur matériel sensible, méthode dite « méthode du coup de pied technique bien dosé » fut appliquée sur le radar qui fonctionna parfaitement par la suite. radar Ceci dit, une fois réglé et pour un usage basique, un radar n’a rien de compliqué. -On y trouve un réglage du contraste : trop faible, on ne détecte plus les échos, trop élevé, les crêtes de vagues afficheront des spots sur l’écran. -Des cercles concentrique permettent d’évaluer les distances (cercle de 5 miles de rayon, 10 miles, etc) -La VRM est un cercle de rayon réglable et affiché. Pour connaître la distance d’un navire, il suffit d’augmenter ou diminuer la VRM jusqu’à ce que le bateau soit sur le cercle et de lire le rayon du cercle. -L’EBL est une ligne dans le même esprit. Partant du navire, on peut changer sa direction sur 360°. Pour relever la position d’un autre navire par rapport à soi, on placera la ligne sur lui et on lit l’angle donné. Un peu comme tourner sur soi en tendant une perche. A noter qu’on l’appelle aussi ligne de collision pour une astuce toute bêtasse. Je m’explique : puisque la ligne part du navire, si un bateau risque de nous aborder, il suivra forcément cette droite. Logique, non ? En cas de doute sur la trajectoire d’un collègue, on placera donc l’autre navire sur la ligne. S’il se rapproche en restant sur la ligne, il risque de nous éperonner, s’il s’écarte vers l’avant, il passera devant et inversement. Avec la VRM et l’EBL, on a la distance et l’angle d’un navire facilement. -Enfin la bête noire : l’alarme de proximité. Tout écho de taille suffisante se rapprochant à moins de 5 miles déclenche une alarme. Je ne vous dis pas l’horreur si l’appareil est réglé trop sensible… C’est pourquoi on le débranche généralement après s’être fait lancer une botte par le patron qui essaie de dormir dans sa cabane à la passerelle. -Et puis quelques boutons de réglage de la distance affichée (selon qu’on aie besoin de précision ou de portée), le commutateur nord en haut de l’écran ou nez du navire en haut et autres switches finalisent l’aspect star wars. Voilà pour le radar. L’autre élément essentiel est le sondeur. Mais point trop n’en faut et à plus tard. Note: j'avais légendé une ou deux photos pour montrer tout ça, mais euh'n r'trouve pas...
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11 juin 2007

utilité du radar

A la passerelle, la première chose à connaître est le radar, à cause d’une donnée surprenante. A terre, quand deux voitures se croisent à un carrefour sur 20 m², il semble logique qu’il y ait des accidents réguliers. En mer, la surface est un poil plus grande et chacun devrait avoir de quoi se retourner tranquillement. Il n’en est rien ! Traversez le rail d’Ouessant, sorte d’autoroute maritime, ou taquinez le cap gris-nez et vous aurez un aperçu de ce que le terme bordel signifie. Seulement un aperçu, car le trafic est régulé par les Cross (on y reviendra) et le flux est réglé à la manière d’une autoroute avec deux voies et interdiction de passer en travers. Seulement passez à coté ou dans les zones de trafic (la manche est une espèce de périph parisien à elle seule) et là vous aurez déjà quelque chose de relativement anarchique. Il existe pourtant un règlement international, le colreg, qui correspond peu ou prou au code de la route. Le code prévoit des navires privilégiés (prioritaires), des règles de barre (équivalentes aux priorité à droites, laisser passer les pompiers etc) mais en réalité il existe une unique règle, dite loi du « je suis plus gros que toi, si je te passe dessus, tu coule et j’ai que de la peinture à refaire, alors dégage ». privil_gi_ Si on sort d’école, on aura appris que les navire de pêche en opération de pêche sont privilégiés par rapport à tout bateau. En effet, un chalutier avec son chalut filé ne marche pas à plus de 3 nœuds, il ne peut virer de bord sous peine de mettre le chalut dans les hélices (opération dite « remuer la salade »). Bref, il n’est pas manoeuvrant et lent. Seulement quand le Queen Mary II ou un porte container de 150m vous fonce dessus en vous demandant d’avoir l’obligeance de vous pousser… On obtempère. L’importance du radar est que, justement, tous les navires ne vous demandent pas de vous pousser. Soit qu’ils s’en foutent, soit que tout le monde dorme, mais le résultat est le même. On va donc tâcher de détecter au radar, le plus précocement possible les navires pour l’éviter en donnant le moins de barre possible (ne changer de trajectoire que de quelques degrés). Prochaine note : la veille radar. NB Retour des croquis, mon scanner n’est toujours pas réparé et j’ai du faire ça sur le PC de JD. Total, pas de retouche toshop pour les bavures de l’image originale. Je rappelle au passage qu’il s’agit de croquis de bord, pattes mouillées et un peu secoué, dont pas de réclamation sur la qualité. Et je voudrai quand même préciser qu'il y a un pervers qui s'est pointé ici en cherchant "sexualité du marin pêcheur" sur google... No comment. PS Désolé pour le retard mais ma connection déconnait. Le dites pas au Seanachie sinon vais me faire engueuler. Le tonnelier
8 juin 2007

Nouvelle note demain

Désolé, je n'ai pas eu le temps de poster l'article du Seanachie pour raisons diverses. Je vous mets ça en ligne demain avant minuit. Bonne soirée Le tonnelier.
31 mai 2007

passage express

Hop, hop, hop. Juste un passage éclair pour m'excuser de ne pas pouvoir répondre aux mails ( rembarque ce soir pour Finlande ). Le Tonnelier assure l'intérim et publiera quelques articles et croquis dans la semaine, s'il ne perd pas la clé USB contenant les articles d'avance dans un obscur lieu de débauche. Bonne continuation à tous. Le Seanachie
22 mai 2007

Passerellard

Entre 22h et 6h ce sont les matelots qui font les quarts à la passerelle. Deux hommes vont donc faire 4h heures de quart chacun à la passerelle chaque nuit. Au début, le nombre d’instruments est assez impressionnant et pour les dompter il faut aimer un peu l’électronique. Heureusement, les premiers quarts se font en doublon avec un ancien qui va nous briefer sur tout ce qu’il faut savoir. On finira par connaître les quatre manoeux principaux, à savoir : le sondeur, le radar, le GPS et la télé. mareis4 J’avais eu la chance de faire pas mal de voile avant et de connaître à peu près tout le fourbi qui traîne sur les consoles mais ici la quantité n’est pas la même. Les pupitres de la photo sont d’ailleurs franchement vides par rapport à ceux que j’ai pu voir. En jetant un regard de gauche à droite, on apercevra le radar, le PC couplé au GPS, le sondeur, les témoins d’alarme, les indicateurs de barre, la barre, le pilote automatique l’autre PC couplé GPS, la console moteur avec les régimes, les pas d’hélice et autres et en fin le navtex et le récepteur météo. Au dessus de tout ce foutoir, les radios VHF (3 ou 4) et BLU et un bête autoradio pour la musique. Et une TV relié à une caméra surveillant le compartiment machines. Derrière, un pupitre avec d’autres radio, le système SMDSM (repérage des navires en détresse) et encore derrière, un répétiteur des commandes moteur et barre, le tableau de contrôle des feux et les manettes des treuils et enrouleurs du chalut. Il faut quand même s’y faire. Prochain article, entrer un peu dans les détails et la foultitude d'anecdotes qui qui vont bien avec.
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17 mai 2007

La fin du poisson.

Bon, le travail du poisson a nécessité quelques articles mais comme c’est un peu le but du métier, il fallait y passer quelques temps. D’ailleurs cet article est encore à ce sujet, mais c’est le dernier. Une fois le poisson nettoyé, il faut aussi l’affaler en cale mais aussi nettoyer le pont. On commencera par faire glisser les piles de bacs (un bon mètre cinquante de haut) sur le pont jusqu’au panneau de cale. Il s’agit d’une entreprise assez périlleuse, en ce sens que si la pile s’écroule, on est bon pour recommencer le tri et la mise en bac. Après le travail, ça fait toujours plaisir. Après ça, du bout et un palan à deux crochets suffisent à affaler les bacs en cale où le calier va les stocker et amarrer. Le coté sportif de la chose se révèle quand la mer commence à s’agiter un peu. Les bacs ont tendance à faire le pendule au dessus du panneau de cale et il faut à la fois être assez rapide pour profiter du bon moment sans toutefois l’être de trop pour éviter d’assommer le calier. Ensuite un coup de nettoyage. Ca n’a l’air de rien mais pour être honnête c’était un peu ma hantise au départ. Imaginez-vous avec un mal de mer terrible, fatigué, sortant du boulot et devant charrier des bacs pleins de tripaille de lotte (avec cette odeur toujours aussi abominable – et oui, je ne peux vraiment pas supporter les lottes-). Bref, après ça, un coup de manche à incendie pour nettoyer le pont des monceaux d’étoiles de mer et d’oursins qui y restent et nous voilà à respirer un grand coup : le premier trait est passé. Il reste cependant encore beaucoup à apprendre : la cale, les manœuvres du chalut, les manettes, les reprises d’avaries et la passerelle. C’est d’ailleurs la passerelle, pour changer un peu, ce qu’on verra dans le prochain article.
24 avril 2007

Nettoyage et pestilence

Nettoyage Pour finir rapidement avec le poisson, ce que va donner la pêche ne se mesure pas à la quantité mais à la qualité du poisson. Les poissons nobles comme les poissons plats (sole, limande, plie, saint-pierre, turbot) le bar et la lotte sont rentables même en « petites » quantité, le chien (petit requin). En revanche affaler des tonnes de rougets ou de chiens (petits requins) ne rapportera pas grand-chose. Il y a aussi des espèces dont certains représentants ne vaudront rien et d’autres seront plus rentables (par ex : la daurade royale se vend bien mais la daurade grise ne vaut pas tripette par rapport à elle). Nous avons donc terminé le tri : le poisson est en vrac mais par espèces dans les bacs. Il va falloir maintenant le vider et le nettoyer. Le vider s’apprendra avec le temps, en tant que jeune matelot on commencera uniquement par le nettoyage. Et nous allons retrouver une vieille amie : la lotte. Autant le dire tout de suite : elle va nous fracturer les roupettes de A à Z. En effet, la baudroie ouverte a une odeur abominable, entre le munster, le rat crevé et les égouts (mais qu’est-ce qu’ils bouffent ces bestiaux ?). Je m’en voudrais d’insister mais c’est bien ce que j’ai croisé de plus pestilentiel dans ma vie : en embarquant, l’odeur de poisson et de gas-oil est déjà prenante quand on n’est pas habitué mais on s’aperçoit que ce n’était que de légères traces restantes. Un vague sillage de channel n°5 en comparaison. Quand on est déjà malade comme un chien à la base, les choses ne s’arrangent pas des masses. Pour le nettoyage donc, des manchettes (tuyaux de faible diamètre) sont disposé sous le pont couvert ; il suffit d’en récupérer un et de faire le lavage sans oublier de brosser les dents et de shampouiner la moquette. Le petit soucis rencontré est que, lorsqu’ils étaient dans le parc, les poissons baignaient dans l’encre de seiche. Nous aussi d’ailleurs et parfois ces facétieuses bébêtes vous envoient un jet d'encre en plein dans votre faciès réjoui. Le poisson est donc recouvert d’encre qu’il faudra nettoyer. S’ils ont une grande gueule, il faudra aussi nettoyer l’intérieur de la gueule et si ce sont des poissons de fond (comme la lotte, toujours elle…) il faudra ôter le sable qui est dans leur gueule et s’est mélangé à l’encre. Certains poissons sont ouverts (donc nettoyage de l’intérieur en plus) d'autres non. La raie est couverte d’un mucus gluant à éliminer en plus de l'encre. Elle a d’ailleurs la particularité d’aspirer l’encre dans les voies respiratoires et de la restituer après. Ce qui fait que 30 secondes après le passage au polish, elle se retrouve de nouveau noire. Au fur et à mesure, stockage dans les bacs, toujours par espèces et par taille. C’est la partie ludique avec les gros poissons comme les lottes. Certaines ne rentrent pas entières dans les bacs alors on cherche la combinaison idéale (alors la grosse comme ça avec les deux petites comme ça. Ah bah non avec la moyenne comme ça, plutôt? Tiens j'avais pas vu celle là, ça va être parfait.). Bref, on s’amuse comme on peut. Les petits poissons, eux, sont rangés comme au parking, debout et en épis. Le problème survient quand on a presque fini la rangé et qu’ils se mettent tous sur le flanc comme des domino à cause d’une vague ou d’un changement de cap. Ou quand un bar toujours vivace donne un grand coup dans l’ensemble. Ensuite on empile tout ça avant de les affaler dans la cale. Mais avant, trois épreuves sont encore à passer : l’inspection, le débarrassage et la stabilité. Tout d’abord l’inspection : quand on est novice le bosco passe derrière pour vérifier si le poisson est nickel car le prix de vente en dépend. Du sable dans la gueule d’une lotte (eh oui) ou une raie qui a dégorgé trop d’encre et on repart à la case départ, sans toucher 20 000F. Ensuite le premier coup de balai et la stabilité. Mais là, c’est suite au prochain numéro.
18 avril 2007

Prédateurs II

Enfin le troisième, dit crâne de fer. Le congre. Le serpent de mer matérialisé. A ma première embarque, j’en avais un qui s’enroulait autour d’une jambe et un autre qui me chiquait joyeusement la botte. Trouée depuis, la botte. Cette abomination a une mâchoire d’une puissance assez impressionnante et garde tout son tonus hors de l’eau. De plus, même un coup de gourdin ne la fait pas broncher. C’est à cette occasion que j’ai eu mon premier succès d’estime dans l’équipage. Enervé par la voie d’eau de la botte et ayant fait un peu de karaté, j’ai tué le congre d’un coup de poing net. Le collègue qui leur donnait un grand coup de barre de fer sur le crâne et ne réussissait qu’à l’assommer quelques temps a été fort surpris et ma cote a fait un bond vers le haut. Le congre est aussi doué d'une certaine vigueur qui ferait plaisir à voir s'il était en train de batifoler sous l'eau. Propulser un engin d'1m50, doté d'un corps aussi glissant que puissant dans un bac est un vrai calvaire. Si on y arrive, cela aura été de toutes façons inutile puisqu'il enverra tout balader. On pourra aussi évoquer la raie, dont certaines sont munies d'un dard venimeux et coupant comme un rasoir. La prendre par la queue est une erreur fatale. On le réalise après avoir une paire de gants coupés net (ainsi que la viande contenue). Etre suffisamment inattentif pour ne pas s’apercevoir que le dard se recourbe comme un scorpion avant de piquer est une autre erreur. L'ami du pêcheur serait peut-être la margatte, c'est à dire la seiche ainsi que l'encornet. Au moins, ça ne mord pas, ça n'a pas à être vidée ni nettoyée. Malheureusement, le cours n'est pas très élevé. Prochaine note: quelques poissons intéressants, vidage et nettoyage, ensuite on passe un peu à autre chose.
6 avril 2007

Le tri

Le tri Le musicien doit connaître ses gammes, le militaire son règlement, le flic ses abus de pouvoirs. Chaque profession a ses règles de base à connaître. Au chalut, les spécialités sont multiples : un gazier curieux passera à la machine, à la passerelle ou à la cale en sus du travail quotidien. Ceci dit et avant toute chose, connaître ses poissons est le point de départ. On commence par faire la connaissance de 5 d’entre eux, trois prédateurs et deux bestiaux plutôt sympathiques. Au premier tri, on se retrouve devant une masse informe de poissons de toutes tailles et couleurs. Les collègues prennent quelques minutes pour faire l’inventaire des poiscailles diverses au novice, tout en sachant qu’il n’aura rien retenu. On se contente donc de regarder ce qu’il y a dans tel ou tel bac et d’y jeter les poissons y ressemblant vaguement. C’est alors qu’on fait la connaissance des prédateurs de marins pêcheurs. Le premier poisson qu’on remarque est le rouget. Petit, rouge et mignon, il n’inspire aucune méfiance. Grave erreur. Sous son apparence de poisson à aquarium cette sale bête planque des épines dorsales plus ou moins venimeuses mais surtout plus que moins affûtées. Lorsqu’on la prend à rebrousse poil (rebrousse écailles ?), cette ignominie de la nature en profite pour vous planter sauvagement deux ou trois épines dans la main. Le réflexe naturel étant, outre de pousser une gueulante, de retirer vivement sa main, le bout de l’épine casse. Entre l’infection et l’eau de mer qui creuse, vous venez de partir pour une petite plaie qui vous accompagnera affectueusement durant tout votre voyage et en guérira qu’une fois à terre et au sec. C’est le porc-épic des mers. En plus vicieux. Le second est tout aussi fourbe. Il s’agit de la lotte. Elle, au moins ne cache pas ses mauvaises intentions. Avec sa gueule de poisson passé sous un camion et la queue du mickey qui lui pend entre les yeux, elle n’a vraiment pas une tête à faire le héros dans une série B. La lotte (ou baudroie) a adopté la tactique du piège à loup et de la patience. Sereine, elle attend la main innocente du marin qui va forcément placer ses doigts dans sa mâchoire. Drame. A ce moment l’horrible referme les mâchoires. Clac. Clac et aïe. Le réflexe de se dégager est toujours présent malheureusement. Je dis malheureusement parce que la lotte a la particularité d’avoir les dents qui galopent après la nourriture. C'est-à-dire qu’en retirant la main, on s’empale sur les dents vers l’arrière. Suite au prochainn numéro avec le troisième de ces messieurs, héritier du serpent de mer et du squale. Edit: désolé pour Matthieu, comme j'ai eu des problèmes de spam il faut que j'approuve les commentaires pour qu'ils soient publiés. Et comme j'ai une mémoire de bulot, je n'y pense jamais. Du coup, comme le blog est fait au départ pour les amis, il me contactent directement et je ne pense plus à regarder les commentaires. Erreur réparée.
30 mars 2007

Premier trait!

Nous voici donc « route pêche ». Le trajet se fait en quelques heure ou une journée selon l’éloignement du coin de pêche. Pendant ce trajet, c’est le nettoyage de la cale avec le calier, comme j’en ai déjà parlé. Ce sont aussi les dernières vérifications puis nous voici sur zone. A ce moment, l’un des deux ordres qui vont tous nous marquer est lancé : -A FILER ! Filer le chalut c’est tout simplement le mettre à l’eau. Lors du premier embarquement on ne touche à rien, les funes se baladent de partout, les flotteurs et bourrelets du chalut claquent, les panneaux cognent contre les flancs du bateau. Bref, c’est la fête. Au début, on attend donc que le chalut soit filé en observant comment tout ça se goupille. Une fois tout le bazar envoyé par le fond c’est la pause café, on va dormir, regarder un film, discuter, s’occuper en somme. Trois heures plus tard, nouvel ordre. Cet ordre, on l’entendra jour et nuit, toutes les trois heures, quelque soit l’état de la mer ou le notre. -A VIRER ! Craché par le haut parleur du poste d’équipage lorsqu’on dort, beuglé dans le carré lorsqu’on s’abrutit devant un film, murmuré à la passerelle, cet ordre va régler notre vie pendant deux semaines. Tout le monde se précipite sur le pont accompagné par le bruit caractéristique des treuils qui virent le chalut jusqu’au pont. L’opération est toujours la même, l’inverse du filage: -on décapelle les panneaux des funes -on décapelle le chalut du treuil pour le crocher sur l’enrouleur -on le croche sur l’enrouleur et on commence à l’enrouler -une fois le chalut presque totalement enroulé, le cul du chalut sort de l’eau avec son précieux contenu -on saisit alors le cul du chalut avec un nouveau treuil, le treuil de cailhorne et on l’amène au dessus du parc où on va en ouvrir le fond -à ce moment, une fois vidé, le chalut est totalement viré et amarré sur l’enrouleur et on file l’autre chalut. Pour le moment, en tant que novice, il s’agit de regarder et d’assimiler. Pas question de faire le guignol sur le pont. Par contre, dès le deuxième chalut filé, on saute dans le parc pour trier les poissons par taille et espèce. Trois d’entre elles sont à retenir avant tout mais c’est l’histoire de la prochaine note.
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