8 décembre 2006
Evidences lexicales
A terre, on part parfois en « bordée »,« draguer », histoire « d’aborder » quelqu'un, parfois pour la « larguer » par la suite. Tout en « n’éclusant » pas trop pour éviter la « panne ».
Les expressions marines devenues usuelles ont en grande majorité trait à l’alcool ou à la séduction. Et pour cause. Pour prendre quelques exemples, la drague est à l’origine ce canot qui racle les fonds de ports (l'analogie est on ne peut plus claire), l’abordage se produisait initialement entre deux bateaux, le largage consistait à détacher un bout et écluser se rapporte à la descente d’une écluse.
D’autres termes marins sont venus enrichir le lexique terrien, la panne entre autre consistait à positionner les voiles pour stopper le bateau –mettre en panne- et s’est finalement appliqué à tout ce qui ne marche pas.
Une immense majorité de termes marins provient de l’ancienne marine à voile (qui n’avait pas grand-chose à voir avec les peignes-culs parisiens descendant pour faire une semaine de voile d’aujourd’hui). Un exemple frappant est le nombre de termes pour décrire les actions de tirer et relâcher un bout :
-s’il s’agit de le tirer à la verticale, on hissera ou affalera.
-le tendre ou le relâcher sera border, raidir, étarquer ou souquer si on le tend, choquer, mollir ou laffer (rare). S’i c’est à l’aide d’un guindeau ou d’un treuil, on le virera ou l’amènera (dévirer se dit aussi en marine marchande).
-Attacher un bout se dira amarrer si c’est à un objet volumineux, saisir s’il s’agit d’immobiliser un objet, frapper si on attache un cordage à un autre.
Ce n’est qu’un échantillon de tous les termes et chacun a son sens précis, sens qu’il s’agit d’apprendre au plus tôt à l’arrivée sur un canot.
La première chose à apprendre est évidemment le fameux tribord, bâbord. Il remplace la droite et la gauche dans tous les domaines excepté pour le timonier sur certains bâtiments. L’homme de barre est le seul qui puisse parler de droite et de gauche mais seulement à propos de la barre, comme « droite 5 » pour 5° à tribord. Cela dit et quoiqu’en dise le neuneu de wikipedia (qui conserve à cette occasion et comme souvent sa réputation de médiocrité), « la barre à tribord », auquel le timonier répondra « tribord la barre », est relativement répandu.
Evidemment, il n’y aura pas plus de corde sur le bateau que de tribord, on parlera de cordages, de bouts, de garcettes pour les plus fins, de filins et d’aussières pour l’amarrage, le remorquage, le halage et quelques cas précis. Les seules cordes à bord sont éventuellement celles de la cloche s’il y en a une et celle du pendu, si un bateau des affaires maritimes a croisé dans les environs. Quand aux escaliers, ils sont inconnus en marine, il y aura des échelles ou des descentes.
A suivre…
Note: Ouverture des commentaires en expérimentation. (edit: ça a l'air de déconner, vu les mails et non ce n'est pas pour échapper au débat)
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